L’incontinence urinaire (IU) est une pathologie souvent présente dans la population générale. Bien qu’elle ne mette pas la vie d’une personne en danger, elle peut avoir un impact considérable sur la qualité de sa vie. L’incontinence urinaire d’effort (IUE) résulte de l’affaiblissement et de la défaillance des muscles du sphincter responsables de la rétention de l’urine. Quand cela se produit, il est possible d’implanter un sphincter artificiel.
Le sphincter artificiel gonflable est un appareil qui aide à empêcher l’urine de fuir de la vessie. Il peut être implanté chez les patients dont le sphincter vésical ne fonctionne plus correctement.
Un médecin peut recommander l’implantation d’un sphincter artificiel gonflable à un patient si ce dernier développe une IUE, c’est-à-dire quand de l’urine fuit de sa vessie pendant des activités normales telles que la marche, la toux, le soulèvement d’objets ou l’exercice physique. Cette intervention peut être recommandée aux hommes ayant subi une opération de la prostate, afin de réduire l’incontinence.
Pour les patients souffrant d’IUE, l’implantation d’un tel appareil se fait généralement en dernier recours, les premiers choix étant généralement les médicaments et la rééducation vésicale. Ce n’est qu’après l’échec de ces traitements qu’une intervention chirurgicale peut être recommandée.
Pour vous préparer à l’intervention, on vous demandera probablement de ne pas manger ni boire pendant les six à douze heures précédant l’opération. Si vous prenez des médicaments pour d’autres maladies, il faudra en parler au médecin, qui vous indiquera si vous devez ou non continuer à les prendre avant l’intervention. Le médecin vous demandera aussi de fournir un échantillon d’urine pour une analyse complète permettant de vérifier l’absence de toute infection avant l’intervention.
Il s’implante au cours d’une intervention chirurgicale. Les patients subissant cette procédure recevront soit une anesthésie générale, soit une anesthésie rachidienne, et ils ne ressentiront par conséquent aucune douleur. Sous anesthésie générale, le patient est inconscient. L’anesthésie rachidienne ne fait qu’insensibiliser le corps du patient depuis la taille jusqu’aux pieds. Le patient est conscient mais ne ressent aucune douleur.
Étapes de l’intervention : pose chirurgicale du dispositif, récupération post-opératoire et formation du patient quant à l’utilisation du dispositif. On expliquera la pose chirurgicale du dispositif en examinant les éléments du sphincter artificiel gonflable et la façon dont ils sont implantés. L’appareil est composé de trois parties :
- la manchette
- le ballon
- la pompe
La manchette s’installe autour de l’urètre (le tube transportant l’urine de la vessie hors du corps). La pose chirurgicale de la manchette nécessite une incision qui sera réalisée dans un des trois emplacements suivants :
- le scrotum (hommes)
- les lèvres génitales (femmes)
- le bas-ventre (hommes et femmes)
Une fois la manchette en place, on insère le ballon, qui contient le même type de liquide présent dans la manchette. La pompe n’est pas nécessaire tant que le patient n’est pas en mesure de se servir de l’appareil (environ six semaines après l’opération).
Après l’intervention, un cathéter de Foley sera placé dans votre urètre. Il s’agit d’un tube flexible en caoutchouc ou en plastique utilisé pour évacuer l’urine de la vessie pendant que vous récupérez. Il sera retiré avant votre départ de l’hôpital. Cependant, vous ne pourrez pas utiliser le sphincter artificiel gonflable avant plusieurs semaines. Le corps devant prendre le temps de guérir, la manchette ne peut pas être gonflée. Pendant cette période, vous resterez incontinent(e).
Environ six semaines après l’intervention, on vous apprendra à utiliser la pompe. Son rôle est de déplacer le liquide entre la manchette et le ballon. Une pression de la pompe déplace le liquide de la manchette jusqu’au ballon, dégonflant ainsi la manchette et permettant à l’urine de se déplacer dans l’urètre. Le liquide dans le ballon revient dans la manchette en 90 secondes. Une fois la manchette regonflée, l’urine ne peut plus fuir de la vessie. Il faudra utiliser la pompe chaque fois que vous avez besoin de vider votre vessie.
Ils sont minimes et la procédure est considérée comme relativement sûre. Cependant, comme avec toute intervention chirurgicale, il existe des risques importants dont il faut tenir compte, notamment :
- infection du site de l’incision, ou autres infections
- développement de caillots de sang dans les jambes, qui peuvent se déplacer et atteindre les poumons
- problèmes respiratoires
- saignements
En outre, il existe quelques risques particuliers à cette intervention, notamment :
- lésions affectant, entre autres organes, l’urètre, la vessie ou le vagin
- incontinence accrue
- difficulté accrue à vider la vessie, nécessitant l’insertion d’un cathéter
- panne de l’appareil, nécessitant son retrait
Le sphincter artificiel gonflable peut permettre de contrôler efficacement l’IUE. Quand elle est sévère, l’incontinence peut avoir un impact important sur la qualité de vie du patient. Dans ces cas, l’implantation d’un sphincter artificiel gonflable peut être cruciale pour rétablir une bonne qualité de vie.
Bien que le taux de réussite initial soit élevé après l’intervention, des changements dans la fonction du sphincter artificiel peuvent se produire avec le temps. Le tissu autour de la manchette peut s’éroder, ou cette dernière peut perdre de son élasticité. Quand cela se produit, l’incontinence peut revenir, et il faudra peut-être retirer le dispositif ou le remplacer pour résoudre ces problèmes.